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1JKR chez Oprah Empty JKR chez Oprah Lun 4 Oct 2010 - 22:02

~¤elyon¤~

Fondatrice et Super-admin-blonde
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~¤elyon¤~
J.K. Rowling a été reçue par Oprah Winfrey, grande prêtresse de la télévision américaine. Voici la traduction de la première moitié de l’entretien, avec les vidéos (en anglais). (merci à la gazette)








1ère vidéo:


OW : La légende de JK Rowling commence avec un merveilleux livre pour enfants au sujet d’un sorcier orphelin avec une cicatrice en forme d’éclair - un garçon à la destinée magique. Cette destinée est partagée par sa créatrice. JK Rowling est la première écrivain milliardaire de l’Histoire ; elle a vendu plus de 400 millions de livres, captivé des lecteurs dans 69 langues et 200 pays à travers le monde. Le dernier tome des aventures de Harry, les Reliques de la Mort, est le livre qui s’est vendu le plus vite de toute l’Histoire. Ce n’est pas étonnant qu’on dise qu’elle a plus fait pour la promotion de la lecture que n’importe qui d’autre sur terre. Son empire comprend des films, des produits dérivés, et même un parc d’attractions. La saga cinématographique des Harry Potter a enregistré plus d’entrées que toute autre, avec plus de 5.3 milliards de chiffre d’affaire à ce jour.

OW : C’est la première fois que nous nous rencontrons.

JKR : Oui, c’est vrai.

OW : Et mes producteurs me disent que vous vous appelez Jo. J’ai toujours cru que vous vous appeliez « JK ».

JKR : (rires) Oui.

OW : JK est...

JKR : C’est juste mon nom de plume. C’est parce que quand le premier livre est sorti, mon éditeur anglais pensait « voici un livre qui va plaire aux garçons », mais il ne voulait pas que les garçons sachent que le livre avait été écrit par une femme. Ils m’ont demandé s’ils pouvaient utiliser mes initiales, j’ai dit « pas de problème ». Je n’ai qu’une seule initiale ; je n’ai pas de second prénom, alors j’ai pris le prénom de ma grand-mère préférée, Kathleen.

OW : Kathleen.

JKR : Oui, Kathleen.

OW : Jo Kathleen.

JKR : Joanne Kathleen.

OW : Et les garçons sont tombés dans le panneau.

JKR : Oui, mais pas bien longtemps.

OW : Pas bien longtemps.

JKR : Ma photo a commencé à paraître dans la presse et plus personne ne pouvait prétendre que j’étais un homme.

OW : En effet. Et je n’ai pas l’impression que les garçons vous en veulent.

JKR : Non, ça ne m’a pas empêché de réussir, n’est-ce pas ? Clairement pas.

OW : Pas le moins du monde. Quand nous sommes arrivés - je suis arrivée hier - c’était magnifique. L’Écosse est magnifique.

JKR : C’est extraordinaire. Oui, extraordinaire.

OW : Et le vert est plus vert que n’importe où ailleurs. Sauf l’Irlande.

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OW : Vous pensiez que cet endroit serait particulièrement stimulant pour votre processus créatif. C’est pour ça que vous vouliez venir ici ? Pour conclure ?

JKR : Il se trouve que c’était stimulant. Alors que je finissais les Reliques, il y a eu un jour où le laveur de vitres est venu, les enfants étaient à la maison, les chiens aboyaient, je n’arrivais pas à travailler et une ampoule au dessus de ma tête faisait des siennes et je me suis dit « je peux régler ce problème grâce à l’argent ». Pendant des années et des années, j’allais dans un café et je restais assise à travailler au milieu d’une autre sorte de bruit. Je me suis dit « je peux aller dans un endroit calme ». Je suis venue dans cet hôtel parce qu’il est magnifique, mais je n’avais pas l’intention de rester. Ils ont été tellement gentils avec moi - les écrivains ont tendance à être superstitieux - et le premier jour d’écriture s’est bien passé alors je suis revenue encore et encore et au final j’ai fini le dernier livre Harry Potter dans cet hôtel.

OW : Nous avons beaucoup en commun.

JKR : Oui.

OW : Comme vous le savez, c’est la dernière année que je fais l’Oprah Show. Je vais partir et faire d’autres choses mais quand je suis arrivée à la fin des Reliques - « la dernière trace de fumée s’évapora dans l’air automnal », « le train prit un virage », « Harry faisait encore au revoir de la main », « ’Ça va aller’, murmura Ginny. Harry la regarda, baissa la main et d’un geste machinal toucha la cicatrice sur son front. Elle ne lui avait pas fait mal en 19 ans. Tout était bien. » Quand je suis arrivée à la fin j’étais en deuil pas que pour la fin de la série mais pour vous. Je ne peux pas imaginer ce que ça vous a fait.

JKR : C’était énorme.

OW : Je ne peux pas imaginer.

JKR : Je n’arrêtais pas - c’était un deuil. Vraiment un deuil. C’était énorme. D’une certaine façon, même si je savais que ça arrivait, nous savons tous que les gens que nous aimons sont mortels - nous sommes mortels. Nous savons que ça finira un jour. On ne peut pas s’y préparer. Alors même si j’ai toujours su que ce serait sept livres et pas plus, même si je savais comment ça finirait, j’étais en état de choc quand j’ai fini.

OW : Qu’avez-vous fait quand vous avez fini ?

JKR : Au début, j’étais très joyeuse, mais ensuite je me suis mise à pleurer. J’ai pleuré comme je n’avais pleuré qu’une seule autre fois dans ma vie, quand ma mère est morte. C’était incontrôlable, alors que je ne pleure pas souvent.Vous savez, il m’arrive de pleurer, mais je ne suis pas le genre de personne qui pleure pendant des heures ; vous voyez ce que je veux dire ? Il y a des gens qui peuvent faire une inondation pendant des heures. Moi, jamais - seulement deux fois dans ma vie. Pendant 17 ans j’ai eu ça - à travers des temps très tumultueux pour moi - et j’ai toujours été comme ça. Et si ça a été une échappatoire pour tous ces enfants, vous imaginez ce que c’était pour moi. Et ce n’était pas que le monde, c’était aussi la discipline du travail et la structure que ça donnait à ma vie, et je savais que j’allais continuer à écrire mais il fallait que je fasse le deuil de Harry.

OW : Vous saviez que la dernière phrase serait « Tout était bien » ?

JKR : Oui, je savais.

OW : Et vous l’aviez toujours su ?

JKR : C’est une bonne question, parce que pendant longtemps j’ai pensé que le dernier mot serait ’cicatrice« . C’était formulé différemment, mais je l’avais dit aux fans. Le dernier mot allait être »cicatrice« , et puis j’ai changé d’avis. J’avais juste envie que les derniers mots soient »tout était bien".

OW : « Tout était bien ».

JKR : « Tout était bien », oui.

OW : Mais vous savez ce qui se passe ensuite.

JKR : Oui, je sais. Je ne pouvais pas m’arrêter. Je crois que quand on a été impliqué avec les personnages pendant aussi longtemps, on ne peut pas s’arrêter. Tout est encore là. Ils sont tous encore dans ma tête. Je veux dire... je pourrais écrire - je pourrais certainement écrire un tome 8, 9, 10. Facilement.

OW : Vous allez le faire ?

JKR : Je ne vais pas dire que je ne le ferai pas. Je ne pense pas que je le ferai. J’ai adoré écrire ces livres. J’ai le sentiment que j’ai fini, mais on ne sait jamais.

OW : Dites-moi : avez-vous jamais eu le sentiment de ne pas pouvoir résister à la pression ? Quand vous avez commencé le premier livre, le monde ne savait pas. Et ensuite, une fois que les contrats étaient signés et que l’industrie et tous l’univers de Harry Potter a commencé, je suis sûre que la pression devait parfois être insupportable.

JKR : Oui. Ça l’était. Je peux le dire maintenant parce que je suis livre. À l’époque j’avais l’impression que je devais faire comme s’il n’y avait pas de pression ; c’était ma manière de faire face. C’est arrivé tellement vite pour moi et ça n’aurait pas dû m’arriver. Vous voyez ? C’était un livre pour enfants. Pire, un livre pour enfants dont on m’avait dit encore et encore qu’il n’aurait aucun succès commercial ; j’avais eu droit à beaucoup de lettres de rejet. Alors, quand je suis sortie de l’obscurité et que je me suis retrouvée comme les Beatles, il y a eu un moment où c’était vraiment fou.

OW : C’est une très bonne analogie.

JKR : Sauf qu’il y avait quatre Beatles, alors ils pouvaient se tourner les uns vers les autres et se dire « mon Dieu, c’est fou ! ». Moi, je n’avais personne vers qui me tourner. La pression était dingue. Nous sommes arrivés à une séance de dédicace lors de ma seconde tournée américaine - ma première tournée américaine n’avait pas été un franc succès - alors quand je suis arrivée pour ma seconde tournée, je pensais que ce serait pareil. Nous étions dans une voiture dans la rue et il y avait cette queue pendant des dizaines et des dizaines de mètres. Je regardais par la fenêtre et j’ai demandé à la fille de la maison d’édition « il y a des soldes ? ». Et nous avons pris un virage et nous sommes arrivés devant une immense librairie Barbes & Nobles et je me suis dit « Oh mon Dieu ». La queue serpentait dans la rue, dans la librairie, à travers les quatre étages ; ils ont dû me faire entrer par la porte de derrière. Ils ont ouvert la porte et les gens se sont mis à hurler. Tous ces projecteurs étaient sur moi. Je me suis dit « oh mon Dieu », et j’ai dédicacé 2000 livres, et il y avait encore des gens dans la queue, et nous avons dû partir.

OW : Aux États-Unis, on appelle ça une ligne [line], pas une queue.

JKR : Les lignes.

OW : La ligne n’en finissait pas.

JKR : Oui, voilà, la ligne n’en finissait pas.

OW : C’est à ce moment-là que vous avez su.

JKR : Oui. C’est un grand moment pour moi. Je savais que ça prenait de l’importance - les journalistes parlaient de moi et tout ça, mais pas à ce point. C’est ce moment qui pour moi, m’a fait sentir « Beatle-esque ». C’est là que ça a commencé à devenir dingue. Vous me parliez de la pression ? À ce moment-là, je disais aux gens « Oui, oui, ça va ». Mais il y avait des moments où je ne tenais qu’à un fil.

(Pub)


2ème vidéo:


OW : C’est le pays des cornemuses, du whisky, des kilts et des châteaux. L’Écosse est aussi la patrie de la reine de l’édition, la maman milliardaire, JK Rowling. J’ai été à Édimbourg pour rencontre JK dans la ville où son jeune sorcier, Harry Potter, a surgi de son imagination fantastique et a conquis les cœurs de millions de personnes. Au milieu des rues pavées et des cafés vieux-jeu, JK, qui était alors une mère seule et qui avait du mal à joindre les deux bouts, a écrit l’école des sorciers, à la main, avec sa petite fille endormie à ses côtés.

OW : C’est intéressant que dans le premier livre, quand Harry est déposé chez son oncle, il y a une prédiction

JKR : Un jour, tous les enfants du monde connaîtront son nom.

OW : Un jour, tous les enfants du monde connaîtront son nom.

JKR : Enfin, le scénariste...

OW : Vous ne vous doutiez pas ?

JKR : Non.

OW : Il n’y avait pas quelque chose en vous qui vous disait... Est-ce que subconsciemment, vous saviez ?

JKR : Je me souviens d’une fois, c’était comme... je vais appeler ça un éclair de clairvoyance. Bien sûr, si ce n’était pas devenu vrai, ç’aurait juste été une pensée folle. Mais je me souviens d’un jour, quand j’écrivais l’École des sorciers, je partais du café où je travaillais sur le premier tome, et une petite voix m’a dit « ce qui sera dur, ce sera d’être édité. Si c’est publié, ça deviendra énorme ».

OW : Wow.

JKR : Et c’était tout à fait ça.

OW : Alors vous avez eu cette idée... cette voix vous a dit...

JKR : Enfin ce qu’il faut, c’est y croire, n’est-ce pas ?

OW : Oui.

JKR : Vous savez, je n’avais pas beaucoup de confiance en moi. Je n’avais pas beaucoup de... en fait, je dirais que je ne croyais pas du tout en moi, mais il y avait cette chose dans ma vie à laquelle j’ai cru. La seule chose de ma vie. Je me suis dit « je sais raconter une histoire ».

OW : Est-ce que c’est vrai que - vous savez, j’ai entendu une légende que l’histoire vous est apparue dans un train.

JKR : Oui, c’est vrai. J’avais toujours voulu écrire, dès l’âge où on comprend que les livres sont écrits par des gens et qu’ils ne poussent pas sur les arbres.

OW : Donc vers six ans ?

JKR : Oui, cinq ou six ans. J’ai toujours voulu faire ça.

OW : Devenir écrivain.

JKR : Oui. Je n’arrêtais pas d’écrire pendant l’adolescence et quand j’avais vingt-et-quelques années, mais je n’avais jamais trouvé ce qu’il fallait, voys voyez ? Et j’étais sur ce train, j’avais 25 ans, et c’est arrivé. Ce qui est arrivé, c’était « un garçon qui ne sait pas qu’il est un sorcier part pour une école de magie ». Bang. Bang. Bang. Et voilà. Il me fallait du papier. J’étais sur ce train de Manchester à Londres qui avait du retard et ma tête était pleine de ce qu’il y avait dans cette école de magie. Il y avait quatre maisons, des fantômes, des fantômes de maisons. Quelles matières y enseignait-on ? Qui étaient les professeurs ? Et je n’avais pas de stylo. Mais c’était ça. Et je ne crois pas avoir jamais été aussi excitée. Je me suis dit « j’adorerais écrire ça ». Je n’avais jamais pensé écrire des livres pour enfants. Je n’avais jamais pensé à cibler cette catégorie et pourtant c’était ce que j’étais censée écrire, vous voyez ? Parce que j’avais toujours été fascinée par le folklore. J’adore les mots idiosyncratiques.

OW : Je crois que le meilleur cadeau donnée par la saga Harry Potter au monde est la liberté d’utiliser notre imagination.

JKR : Je l’espère. Je suis très frustrée par les gens qui ont peur de l’imagination. Je trouve ça malsain.

OW : Et qu’en est-il de toutes les critiques que vous avez reçues de toutes ces personnes religieuses qui trouvaient ça trop sombre, que ça faisait trop peur, tous ces sorciers et cette magie ?

JKR : Et bien, je pense...

OW : J’aime beaucoup ce que vous avez dit. J’ai lu quelque part que vous avez que vous ne cherchiez pas à convertir vos lecteurs à la chrétienté.

JKR : Non. Je ne cherche pas à mettre en avant une foi particulière, même s’il y a beaucoup d’imagerie chrétienne dans les livres, on ne peut pas le nier. Dans les Reliques, c’est très clair, mais ce n’étais pas mon but. C’est une allusion à la foi dans laquelle j’ai été élevée. Mais pour répondre à la question sur ce que ça m’a fait...

OW : D’être critiquée.

JKR : D’être critiquée comme ça. J’essayais de comprendre : qu’est-ce qu’ils critiquent ? Si on parle de choses sombres et qui font peur, je crois qu’il est parfaitement légitime qu’un parent dise « mon enfant n’est pas assez grand pour ça » ou « il va falloir qu’on en parle ensemble, on les lira ensemble ». Très bien. En fait, c’est parfait ! Asseyez-vous et lisez-les ensemble. Ce serait merveilleux. Si on parle de « il ne faut pas parler de sorcellerie, il ne faut pas représenter les sorcières ou la magie dans un livre », je trouve que ça n’a pas de sens. Aucun sens. Dans 100, 200, 300 ans, il y aura une nouvelle histoire pour enfants avec des sorcières et de la magie. Ce sera toujours là, parce que c’est un ensemble de croyances que les générations se transmettent. C’est encore très attirant. Il y a une citation que j’ai presque utilisée dans HP ; je paraphrase, ce ne sera pas exactement ça : dans la magie, l’homme doit compter sur lui-même. Dans la religion, bien sûr, on cherche de l’aide extérieure, mais c’est ça qui est attirant dans la magie. Je ne dis pas que je crois en la magie. Je n’y crois pas. Mais je crois que c’est pour ça que la magie est attirante : que nous avons le pouvoir, que nous pouvons façonner le monde. Je me dis souvent que c’est un peu comme être très riche - c’est une sorte de super-pouvoir. Je me dis souvent ça, puisque ça m’est arrivé. Les gens se disent « eh bien, vous pouvez tout régler maintenant ». Vraiment ? Ce n’est pas comme ça que ça marche.

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3ème vidéo:



OW : Rowling nous a accordé une de ses rares interviews à Édimbourg, en Écosse - sa ville. Nous nous sommes assises dans l’hôtel historique Balmoral. C’est ici qu’elle a fini les derniers chapitres du voyage de Harry Potter. Quand on sait que 400 millions d’exemplaires ont été vendus, il est dur de penser que 12 éditeurs ont refusé le manuscrit de l’École des sorciers. Treize a été son nombre porte-bonheur. Un éditeur ensorcelé par ce conte spectaculaire a accepté de le publier. Quand JK a signé le contrat, son agent l’a prévenue : « tu n’arriveras jamais à gagner ta vie en écrivant des livres pour enfants’ ».

OW : Vous ne trouvez pas ça intéressant, ce moment où on se rend compte pour la première fois du pouvoir de l’argent ? On se rend compte qu’on n’est pas obligé d’être dans cette situation où...

JKR : Ça vous a fait ça ?

OW : Oui.

JKR : Vous avez mis du temps à comprendre ?

OW : Et c’est encore le cas.

JKR : Moi aussi ! Je crois que c’est un moment où on doit choisir entre deux choses.

OW : Pareil pour moi !

JKR : Et on se dit : je pourrais...

OW : Je pourrais avoir les deux !

JKR : Mais on n’a... On n’est pas habitué à vivre comme ça.

OW : Exactement, et vous savez pourquoi ? Parce qu’on se rend compte de la valeur de 25 livres sterling.

JKR : Exactement. Toujours.

OW : Oui. Ou de 100 dollars.

JKR : Je me suis sentie tellement extravagante !

OW : Aux États-Unis, on vous connaît comme la première écrivain milliardaire. En quoi est-ce que ça a changé votre perception de vous-même ?

JKR : Je m’habille mieux. Mais ce n’est pas qu’une question d’argent : il y a beaucoup de gens riches qui s’habillent très mal. Mais on peut se permettre d’acheter de meilleurs vêtements. Je crois que la plus grosse chose que m’a donnée l’argent - et bien sûr, j’étais une mère célibataire et je vivais vraiment au jour le jour ; j’étais aussi pauvre qu’on peut l’être au Royaume-Uni sans être SDF. Quand on a été comme ça, on ne pourra jamais partir du principe qu’on n’a pas à s’en faire. Jamais.

OW : Est-ce que vous arrivez à vous dire que vous serez toujours riche ?

JKR : Non. Et vous ?

OW : Un peu. Je commence à y arriver.

JKR : Vraiment ? J’espère que je... Ça a l’air bien.

OW : A moins que je ne sois complètement idiote.

JKR : Mais voilà ! A moins que je ne sois complètement idiote. Et vous savez quoi ? Je n’ai jamais été idiote avec mon argent, alors pourquoi m’en faire ? Mais c’est comme ça. Je me dis « mon Dieu, si je gâche cette chance, comment est-ce que je pourrais regarder les gens en face ? »

OW : Mais vous savez, psychologiquement, c’est difficile, parce que c’est comme se dire... comme se permettre de ne jamais dire jamais.

JKR : Exactement. Et on se dit « je ne veux pas avoir l’air complaisante ». « Je veux apprécier les choses à leur juste valeur ». Je... Enfin vous savez quoi ? Je raconte n’importe quoi. N’importe quoi. Il faudrait vraiment que je sois stupide, mais ça m’inquiète quand même.

OW : Vraiment ?

JKR : Oui. Pas tout le temps. La plupart du temps, je me sens vraiment bien.

OW : Qu’est-ce que l’argent a changé pour vous ?

JKR : Ca m’a libérée. C’est pour ça que c’est un super-pouvoir. On est libre. On n’est pas obligé... Le luxe de pouvoir s’asseoir et se demander « où est-ce qu’on part en vacances ? » et de n’avoir aucune limite.

OW : J’ai entendu dire que vous ne conduisiez pas.

JKR : Non, je ne conduis pas. Les voitures me font très peur.

OW : Alors vous avez un chauffeur ?

JKR : Depuis peu, j’ai un chauffeur. Depuis très peu de temps.

OW : Est-ce que c’est vrai que vous prenez toujours le bus ?

JKR : Parfois. Au cours de ces douze derniers mois, j’ai pris le bus, en tout cas.

OW : Est-ce que vous aviez imaginé votre vie telle qu’elle est maintenant ?

JKR : Non, jamais. Vraiment jamais. C’est tellement plus que ce que je pouvais imaginer que je n’y étais pas préparée. Je n’ai jamais vraiment parlé de ça. J’étais une écrivain. Il n’y avait personne dans mon entourage personnel ou professionnel vers qui je pouvais me tourner avec des questions comme « qu’est-ce qu’on fait quand les journalistes commencent à fouiller vos poubelles ? » Des choses dingues comme ça qui se produisent. Des choses qui font qu’on se sent...

OW : Mais ce genre de chose n’arrive pas à la plupart des écrivains, vous savez ?

JKR : Exactement. Donc tous mes proches ont été vraiment surpris.

OW : Ce n’est pas comme si vous étiez actrice, vous auriez pu vous y attendre.

JKR : Bien sûr ! Dans ce cas là, on se dit que si on a énormément de succès, ça arriver ; on n’aimera pas ça, mais ça arrivera. Mais en tant qu’écrivain, on ne peut pas se dire « si j’ai énormément de succès, il y aura des photographes avec des énormes objectifs qui voudront me prendre en photo en bikini à la plage ». J’étais loin de m’imaginer ça.

OW : Vous n’y étiez pas préparée.

JKR : Pas du tout. Et ça m’a fait peur pendant un bout de temps.

OW : Dites-moi... Nous parlions des critiques tout à l’heure. Avez-vous réussi à être en paix avec Dieu ? Et est-ce que vous appelez « ça » Dieu ?

JKR : Oui. C’est un combat interne permanent.

OW : Mais quand on lit les livres Potter, quand on regarde les films, le thème qui en ressort et qui domine est l’amour. L’amour gagne.

JKR : Oui, et c’est un concept qu’on retrouve dans toutes les grandes religions, sans exception. Et je sais que parfois, et c’est sans doute vrai de tous les écrivains, parfois je sais en quoi je crois grâce à ce que j’ai écrit. Bizarrement, si vous m’aviez demandé en quoi je croyais avant d’écrire, je ne sais pas si j’aurais pu répondre. Mais ça ressort dans les livres Potter. Vous avez raison.

OW : Que l’amour gagne.

JKR : Oui, l’amour gagne. On le sait. Quand quelqu’un meurt, l’amour n’est pas éteint - j’allais dire comme un robinet [tap], mais le terme américain est « faucet », puisque vous avez dû traduire « queue ». Ça ne s’éteint pas. C’est très résilient, n’est-ce pas ?

OW : Donc vous croyez en une puissance supérieure ?

JKR : Oui, je dirais que oui. Et je l’appelle Dieu. Par manque de meilleur mot, parfois.

PS :

À très vite pour la seconde partie de l’entretien !


_________________
JKR chez Oprah Signa11

Philly

2JKR chez Oprah Empty Re: JKR chez Oprah Lun 4 Oct 2010 - 22:34

Arnaud

7ème année/ préfet en chef
7ème année/ préfet en chef
Arnaud

Merci !!!

JKR chez Oprah GS_dc7e3 JKR chez Oprah Panneau2

3JKR chez Oprah Empty Re: JKR chez Oprah Lun 4 Oct 2010 - 23:33

Mione-chan

Directeur de Poudlard
Directeur de Poudlard
Mione-chan
Mis à part le passage sur l'argent, c'était très intéressant =)

4JKR chez Oprah Empty Re: JKR chez Oprah Lun 4 Oct 2010 - 23:40

Maï-Leksa

Ministre de la Magie
Ministre de la Magie
Maï-Leksa
Hey bien, c'est éclairant. Je ne pensais jamais qu'elle avait passé 12 maisons d'éditions qui l'avaient refusé. Ils doivent tellement s'en mordre les doigts aujourd'hui. Mais en même temps, ça prépare ceux qui espère être publié un jour : il faut s'attendre à des refus et surtout, persévérer et y croire. Merci pour ce post !

5JKR chez Oprah Empty Re: JKR chez Oprah Mer 6 Oct 2010 - 16:42

~¤elyon¤~

Fondatrice et Super-admin-blonde
Fondatrice et Super-admin-blonde
~¤elyon¤~
Aleksa a écrit:Hey bien, c'est éclairant. Je ne pensais jamais qu'elle avait passé 12 maisons d'éditions qui l'avaient refusé. Ils doivent tellement s'en mordre les doigts aujourd'hui. Mais en même temps, ça prépare ceux qui espère être publié un jour : il faut s'attendre à des refus et surtout, persévérer et y croire. Merci pour ce post !

ah, si si, on lui claquait beaucoup la porte au nez ! la preuve que la majorité n'a pas toujours raison, et qu'il faut persévérer, comme tu dis JKR chez Oprah 120595

mione-chan a écrit:Mis à part le passage sur l'argent, c'était très intéressant =)

Ce n'est pas l'interview la plus palpitante de JKR (sauf quand elle nous titille encore en faisant l'indécise à propos d'une suite à HP.. JKR chez Oprah 305644 ), mais les interviews de JKR sont devenues tellement rares et prisées que celle-ci a fait un beau remue-ménage ! sans compter qu'Oprah est très connue en Amérique, ça n'est pas n'importe qui qui passe dans son émission.. ^^


_________________
JKR chez Oprah Signa11

Philly

6JKR chez Oprah Empty Re: JKR chez Oprah Jeu 19 Jan 2012 - 0:06

~¤elyon¤~

Fondatrice et Super-admin-blonde
Fondatrice et Super-admin-blonde
~¤elyon¤~
oh, je n'ai jamais posté la suite ! traduction par La Gazette du Sorcier.







OW : Qu’est-ce que votre premier mariage vous a appris sur vous-même ?
Vous savez, on sait très peu de chose à ce sujet, vous n’en n’avez pas
beaucoup parlé. On sait juste qu’il n’a pas duré longtemps. 13 mois et
un jour, je crois ?

JKR : Oui c’est ça. Vous êtes forte.

OW : 13 mois et un jour. Qu’avez-vous appris ? Quelles erreurs ne faut-il pas répéter ?

JKR : Eh bien, je crois que la chose la plus importante au sujet de
ce mariage est que je referais tout ça pour avoir Jessica, qui est
incroyable, et le monde est un meilleur endroit grâce à elle. Alors,
vous savez, je ne regrette rien.

OW : OK

JKR : Je crois que j’ai reproduit les schémas de ma première famille
en choisissant mon premier mari, comme c’est souvent le cas.

OW : C’est ce qu’on fait souvent.

JKR : Oui. Vous me demandiez ce que j’avais appris. Je crois que ça
m’a appris — je suis fière que ça m’ait appris comment — que j’ai un
fort instinct de survie. Parce que quand j’ai su qu’il fallait que je
parte, je suis partie.

OW : Est-ce que ça vous a aidé à en savoir plus sur vous-même ?

JKR : Oui, au final. Mais je ne peux pas dire que je suis sortie de
ce mariage et de cette expérience en me disant que ça avait été
instructif. J’étais assez choquée. J’avais un très très petit bébé. Et
je me suis tout de suite retrouvée dans la pauvreté et la dépression.
Mais bizarrement, oui, c’était très instructif. J’ai beaucoup réfléchi
après ça, après la fin du mariage. Surtout sur moi-même. Pourquoi ça
s’était passé comme ça. Il m’a fallu sept ans pour rencontrer l’homme
qu’il me fallait. Mais je crois que j’avais besoin de sept ans.

OW : Et vous étiez prête ?

JKR : Oui, j’étais vraiment prête.

OW : En 2001, Jo a épousé l’anesthésiste Neil Murray au cours d’une
cérémonie privée dans leur maison en Écosse. Aujourd’hui, Jo et Neil
élèvent leurs trois enfants à Édimbourg.

JKR : Ce qui est étrange, c’est qu’une semaine avant que je ne
rencontre Neil, et je veux vraiment dire une semaine, et j’espère que ça
donnera de l’espoir à toutes les femmes célibataires, je me souviens
d’une conversation avec une très bonne amie et elle m’a demandé « eh
bien, qu’est-ce que tu recherches chez un homme ? » Et j’ai répondu « il
faudrait qu’il soit intelligent, parce que c’est important pour moi ».
J’ai dit que je voudrais vraiment qu’il ait une carrière à lui. Je
trouvais que je demandais des choses très basiques. Il fallait qu’il
soit intègre et gentil et qu’il sache qui il était. C’était ce que je
voulais vraiment. Mon amie m’a regardée et m’a dit « aucune chance ».
Comme si j’avais demandé la lune.

OW : Comme si vous demandiez Jésus.

JKR : Oui, exactement ! Et je me suis que peut-être que je n’avais aucune chance.

OW : Qu’est-ce que ça vous a fait ?

JKR : Je n’en pleurais pas toutes les nuits. J’aurais pu vivre comme ça, mais je suis heureuse que ce ne soit pas le cas.

OW : Pendant tout ce temps... Il me semble que vous n’êtes plus en contact avec votre père ?

JKR : En effet. Ce n’est jamais facile à faire quand on est une personnalité publique, mais c’est comme ça.

OW : Pensez-vous que vous arriverez un jour à faire la paix avec lui ?

JKR : Non je ne pense pas. C’est tellement énorme de couper les
ponts avec un de ses parents qu’il faut avoir de vraiment bonnes
raisons.

OW : Vous avez vos raisons ?

JKR : J’ai mes raisons.

OW : Vous voulez en partager avec nous ?

JKR : Selon moi, cela faisait longtemps qu’il y avait des problèmes
dans notre relation, mais je cherchais à plaire et j’ai continué comme
ça pendant longtemps et puis c’est arrivé à un point où j’ai dû en
sortir et dire que je ne pouvais plus continuer comme ça.

OW : Est-ce que vous regrettez qu’il ne puisse pas partager votre succès ?

JKR : Nous avons coupé les ponts après le début de mon succès, alors
il était là au début. Pour être complètement honnête avec vous, je
regrette bien plus que ma mère n’ait jamais vu tout ça. Ça, ça me tue un
peu. Elle aurait juste...

OW : Elle aurait aimé lire ?

JKR : Je suis sûre à 100 % qu’elle aurait adoré, oui.

OW : Mais vous avez commencé à écrire avant sa mort ?

JKR : Oui, mais je ne lui ai jamais dit.

OW : Vous ne lui avez jamais dit ?

JKR : J’allais lui dire. Vous voyez ? J’allais lui dire, et je sais
qu’elle aurait vraiment aimé. Je crois qu’elle était... J’ai commencé à
écrire six mois avant sa mort. Et je ne lui en a jamais parlé.

OW : Vous le regrettez ?

JKR : Oui, énormément. Énormément. Mais c’est la vie. Les livres ne
seraient pas ce qu’ils sont si elle n’était pas morte. Sa mort a eu une
influence sur quasiment chaque page des livres Harry Potter, vous
savez ? Au moins la moitié du voyage de Harry consiste à apprendre à
gérer la mort sous toutes ses formes, ce qu’elle fait aux vivants, ce
que c’est que mourir, ce qui survit à la mort. C’est présent dans chacun
des tomes.

OW : Comment l’amour de vos parents... Comment il demeure avec vous.

JKR : Exactement. Alors, je crois qu’on peut dire que si elle
n’était pas morte il n’y aurait pas de Harry Potter. Les livres sont ce
qu’ils sont parce que elle est morte. Parce que je l’aimais et qu’elle
est morte. C’est pour ça qu’ils sont ce qu’ils sont.

OW : Est-ce qu’on peut dire aussi que votre vie - tout dans votre
vie, parce que je sais que vous avez traversé une période de dépression
et j’ai lu que les Détraqueurs venaient de cette dépression.

JKR : Complètement, oui.

OW : Dans le monde de Harry Potter, les Détraqueurs sont des
créatures sombres qui se nourrissent du bonheur humain et provoquent la
dépression et le désespoir de ce qui croisent leur chemin. Les
Détraqueurs peuvent détruire l’âme d’une personne. Est-ce qu’on peut
dire qu’au cours des 17 années que vous avez consacrées à l’écritue de
Harry Potter, que vous avez utilisé à la fois les bonnes choses, les
mauvaises choses et les choses laides dans votre vie ?

JKR : Oui, sans aucun doute.

OW : Et vous les avez exprimées dans les histoires Harry Potter ?

JKR : Oui. La dépression - la dépression clinique - est une chose terrible. Terrible.

OW : Vous êtes tombée dans la dépression après la mort de votre mère ?

JKR : Oui, mais je crois qu’elle a été retardée. Je crois que
j’avais une tendance à la dépression déjà quand j’étais jeune. C’est
devenu plus fort quand j’avais entre 25 et 28 ans ; c’était une période
sombre de ma vie. C’est l’absence de toute émotion, et même l’absence de
tout espoir qu’on pourra un jour aller mieux. C’est vraiment difficile à
expliquer à quelqu’un qui n’a jamais éprouvé ça, parce que ce n’est pas
de la tristesse. Je sais ce qu’est la tristesse, ce n’est pas une
mauvaise chose, vous voyez ? Pleurer, ressentir. Mais c’est l’absence
froide de toute émotion - ce sentiment d’être vidé. Voilà ce que sont
les Détraqueurs. Et c’est parce que j’avais ma fille que j’ai cherché de
l’aide.
JKR : Je me suis débarassée de tout ce qui n’était pas essentiel. J’ai
arrêté de faire semblant que j’étais quelqu’un d’autre et j’ai consacré
toute mon énergie à finir le seul travail qui m’importait. Je me suis
sentie libre parce que je me suis rendu compte que j’étais toujours en
vie, que j’avais toujours ma fille que j’adorais et que j’avais une
vieille machine à écrire et une grande idée. Alors le fond du trou est
devenu la fondation solide sur laquelle j’ai rebâti ma vie. Dans la vie,
on échoue forcément à un moment ou un autre, à moins de ne jamais
prendre aucun risque, auquel cas ça ne sert à rien d’avoir vécu.

OW : J’adore votre discours à Harvard. Est-ce que vous étiez stressée de devoir parler à Harvard ? Même vous ?

JKR : Un peu. C’est de loin la chose la plus terrifiante que j’ai
faite de toute ma vie. De loin. Je me sentais très vulnérable, parce que
je n’étais pas en train de lire des mots qui avaient été pré-approuvés.
Vous voyez ce que je veux dire ? Avant, j’avais presque la phobie des
discours en public.

OW : Vraiment ?

JKR : Oui, vraiment. Je tremblais tellement que je ne pouvais pas -
je ne savais pas à quelle phrase j’en étais. Alors on peut dire que j’ai
beaucoup progressé. Je ne suis toujours pas... J’arrive mieux à parler
en public, mais il y a des choses, comme parler à la télé, qui me font
tellement peur que je ne peux pas les faire aisément. Mais pour cette
interview, je suis à l’aise.

OW : J’allais dire : vous vous en sortez très bien !

JKR : Mais c’est différent. C’est diférent !

OW : C’est comme une conversation.

JKR : Exactement. Vous êtes assez forte, vous savez ?

OW : Merci !

JKR : Beaucoup de gens le disent.

OW : L’aspect le plus important de ce discours [à Harvard] est que
vous avez d’abord parlé d’utiliser le fond du trou comme fondation pour
rebâtir votre vie. Mais le plus important est que vous avez parlé de
l’importance de l’échec.

JKR : L’échec. C’est tellement important... On n’en parle pas assez.
On parle tout le temps du succès, mais vous savez, je n’ai jamais
rencontré... J’ai eu la chance de rencontrer des gens extraordinaires
grâce à Harry Potter, et ils ont tous connu l’échec, plus d’une fois. Et
souvent, on arrive aux plus grands succès parce qu’on sait résister à
l’échec, ou l’utiliser. J’ai rencontré des gens qui sont terrifiés, qui
s’empêchent de faire des choses parce qu’ils ont trop peur de l’échec.
C’est pour ça que le fond du trou est important. Ce n’est pas marrant du
tout d’être au fond du trou, je ne vais pas en faire quelque chose de
romantique, mais ça m’a libérée. Qu’est-ce que j’avais à perdre ?

OW : Est-ce que vous avez hésité à agrandir l’empire ?

JKR : Oui.

OW : Je parle du parc d’attractions, des figurines. Tout l’univers
Potter. Tout ce qui existe au monde existe aussi en version Harry
Potter.

JKR : Tout ce que je peux dire, c’est que ç’aurait pu être bien pire.

OW : Ah oui ?

JKR : Michael Jackson voulait en faire une comédie musicale.

OW : Vraiment ?

JKR : Mhmm.

OW : C’est énorme, que vous n’ayez pas voulu que Michael Jackson...

JKR : J’ai dit non à beaucoup de choses.

OW : Est-ce que vous contrôlez tout ?

JKR : Non. J’ai mon mot à dire. Pour moi c’est... J’adore les films,
j’adore les livres, et il y a des choses vraiment amusantes qui en
dérivent. Pour le parc d’attractions... Quand ils sont venus nous voir,
ils avaient une proposition vraiment extraordinaire. Ils nous ont montré
que le parc sera à la pointe de la modernité, que personne n’aurait
jamais rien vu de tel. Ils nous ont montré leurs idées et je me suis dit
que oui, ce serait fou. Je ne voulais le faire qu’à conditoin que ce
soit incroyable. Et ça l’est. Si j’avais été une lectrice des livres,
j’aurais voulu y aller.
OW : Dans mon magazine, j’ai une rubrique qui s’appelle « de quoi
êtes-vous sûr ? » et tous les mois, quand je l’écris, je me dis « mais
je ne sais rien ! ».

JKR : Je suis contente que vous disiez ça parce que si vous m’aviez demandé de quoi je suis sûre, j’aurais eu du mal à répondre.

OW : Oui, c’est pour ça que je précise d’abord que c’est difficile de savoir de quoi on est sûr.

JKR : Oui, c’est difficile.

OW : Mais de quoi êtes-vous sûre ?

JKR : Eh bien, je suis sûre que l’amoure est LA chose la plus
puissante du monde. Je me souviens m’être dit... Mon Dieu, je vais me
mettre à pleurer, mais je me souviens m’être dit au moment du 11
septembre que ces derniers coups de fil... Ces gens savaient que c’était
la dernière chose qu’ils allaient dire de leur vie, et c’était « je
t’aime ». Qu’est-ce qu’il y a de plus puissant que ça ? Qu’est-ce qu’il
faut comme preuve supplémentaire ? Plus fort que la peur, plus fort que
la mort.

OW : C’est intéressant que vous mentionniez le 11 septembre. J’y pense tout le temps.

JKR : C’est tellement énorme... C’est un tournant dans nos vies. Je
me souviens m’être dit « elles ne peuvent pas s’être écrasées ».

OW : Est-ce qu’elles pouvaient s’être écrasées ? Oui.

JKR : Oui. J’ai allumé la télé et... j’ai vu. Et j’ai paniqué parce
que j’ai de bons amis à New York et j’ai envoyé un courriel à mes deux
meilleurs amis à New York. L’un d’eux est mon éditeur Arthur Levine et
bizarrement, il a pu me répondre tout de suite et sa dernière phrase
était « et ils disent qu’on ne devrait pas apprendre à nos enfants ce
qu’est le mal ». Parce que nous avions beaucoup parlé de ça.

OW : Quel est votre rêve de bonheur ?

JKR : Dans le premier livre Harry Potter, Dumbledore dit à Harry que
l’homme le plus heureux sur terre pourrait se regarder dans le miroir
[du Riséd] et se voir exactement tel qu’il est. Je dois dire que j’en
suis proche.

OW : Vous allez continuer à écrire ?

JKR : Sans aucun doute. Je ne peux pas m’en empêcher. Je suppose
qu’on pourrait me menotter pour m’en empêcher, mais je ressens le besoin
d’écrire. Pour ma propre santé mentale.

OW : C’est ce qui prouve que vous êtes un écrivain.

JKR : Oui, exactement. J’adore ça. J’en ai besoin. Enfin... vous,
vous arrivez à la fin de cette aventure [NDLR : Oprah Winfrey arrête son
émission dans quelques mois]. Que ressentez-vous ?

OW : Je sens que c’est le bon moment d’arrêter ceci.

JKR : D’arrêter ceci, exactement.

OW : Est-ce que je serais capable de me retirer de la vie publique
et ne jamais m’asseoir et parler avec... ou ne jamais avoir la curiosité
de m’asseoir et parler avec quelqu’un de sa vie et écouter sas
histoires ? Non. C’est pour ça que je crée ma propre chaîne. Mais j’ai
lu quelque chose récemment. C’était l’histoire de Michael Jackson quand
il faisait Thriller, et l’auteur disait que Michael Jackson ne s’était jamais rendu compte que Thriller
était un phénomène, que c’était phénoménal que ce soit l’album le plus
vendu de tous les temps. Ce qui s’est passé, c’est qu’à la sortie de
l’album, tout le monde s’est mis à faire cette danse et à écouter toutes
les chansons, et il a passé sa vie à la poursuite du phénomène et qu’il
n’a jamais été satisfait.

JKR : Je l’ai lue aussi, et ça m’a beaucoup parlé.

OW : Moi aussi, je me suis dit « je ne veux pas être comme ça ».

JKR : Exactement.

OW : Je ne veux pas être à la poursuite du phénomène dont je sais...

JKR : Je veux en faire un autre. Il faut que j’en fasse un autre.

OW : Il faut que j’en fasse un autre.

JKR : Je sais. J’ai réussi à en faire un, j’en suis vraiment fière et je suis sûre que c’est pareil pour vous.

OW : Oui, c’est exactement ce que je ressens.

JKR : Mais c’est une nouvelle phase.

OW : Je vais fermer ce chapitre, comme vous en avez fermé un, et
puis je vais continuer avec le prochain chapitre, et je vais laisser ce
prochain chapitre être ce qu’il sera.

JKR : Je ressens exactement la même chose. Du point de vue de
l’interview, ce serait plus intéressant si nous n’étions pas d’accord,
mais j’ai lu cette histoire, et c’est cette partie qui m’a le plus
marquée.

OW : Ça a été un déclic pour moi. Je me suis dit « ah, c’est pour ça
que j’avais peur d’aller de l’avant avec cette histoire de nouvelle
chaîne », parce que je me demandais « comment est-ce que ça pourrait
être mieux que ce que j’ai déjà fait ? comment est-ce que je vais y
arriver ? » Il faut... C’est complètement séparé. C’est paralysant.

JKR : Tout à fait. Ce serait paralysant de passer sa vie à chercher ça.

OW : De chercher à créer ça. Parce que le fait que ç’ait été...

JKR : Vous n’aviez pas l’intention que ce soit aussi énorme.

OW : Exactement ! Je n’ai jamais... Ce n’est pas moi qui ai créé
ça. C’est... l’Univers, un ordre divin, Jésus, tout ça. Ce qui me mène à
ma dernière question. Est-ce que vous vous dites, ou vous êtes-vous
jamais dit, « il faut que je fasse mieux que Harry Potter » ?

JKR : Non. Et je veux vraiment dire non. Et on me demande... ce n’est même pas... c’est intéressant : les gens ne me demandent même pas ça, ils me le disent.
Les gens me disent « vous devez vous demander comment diable vous allez
pouvoir faire mieux ». Et je me dis « non, je ne me demande pas ça ».
C’est incroyable. Et un peu insensé, par moments.

OW : Oui, oui.

JKR : Il y a des choses insensées que je suis heureuse de laisser dernière moi ;

OW : Vous êtes devenue une des Beatles !

JKR : C’est amusant un temps, mais... Vous savez, je suis vraiment
heureuse d’avoir eu ça, honnêtement. Sur beaucoup de niveaux différents.
J’adore les gens qui ont lu les livres. J’ai dédié le septième livre
aux gens qui me sont les plus chers, et la septième partie de cette
dédicace était aux lecteurs qui sont restés fidèles à Harry du début à
la fin. Je les adore.

OW : C’est exactement ce que je ressens pour les gens qui me sont
restés fidèles. Quand j’ai dit... quand j’ai annoncé que j’allais
quitter l’émission, la seule fois où j’ai pleuré - et c’est encore vrai
par la suite, dans les réunions, tout le temps - la seule chose qui me
fasse pleurer, c’est de penser aux téléspectateurs. Les gens qui ont
rendu tout ça possible.

JKR : C’est aussi ce que je ressens. Une fille est venue me voir
l’autre jour dans la vie, elle est apparue devant moi dans la rue, comme
si elle avait transplané. Elle devait avoir une vingtaine d’années et
elle m’a dit « vous êtes mon enfance ». Comment peut-on... C’est
peut-être la chose la plus gentille qu’on m’a jamais dite.

OW : C’est pas mal du tout.

JKR : Oui.

OW : C’était vraiment bien, Jo, vraiment bien.

JKR : Merci.

OW : Merci beaucoup.


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Philly

7JKR chez Oprah Empty Re: JKR chez Oprah Jeu 19 Jan 2012 - 2:25

Tatalie

Commandeur du Grand Ordre de Merlin
Commandeur du Grand Ordre de Merlin
Tatalie
Ahhhlala... Si elle n'avait jamais eu l'idée de son petit sorcier, qu'est ce que j'aurai bien pu faire de mon enfance ?... Grâce à elle, j'ai passé et je passe encore des moments formidables !! JKR chez Oprah 561563944

8JKR chez Oprah Empty Re: JKR chez Oprah Lun 23 Jan 2012 - 8:18

L.Lupin

Membre de l'ordre du Phénix
Membre de l'ordre du Phénix
L.Lupin
Merci beaucoup Ely JKR chez Oprah 854936

Je n'ai pas tout lu mais pour ce que j'ai lu, c'est vraiment très intéressant ^_^ Mais s'il y a des trucs que je n'ai pas compris parfois JKR chez Oprah 989307


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