Harry Potter et les Reliques de la Mort, chapitre 31 : La bataille de Poudlard a écrit:Un liquide semblable à du sang semblait suinter du diadème. Soudain, Harry sentit l'objet vibrer avec violence, puis il se brisa entre ses mains. Il crut alors entendre un très faible, très lointain cri de douleur provenant non pas du château mais de la chose qui venait de se disloquer sous ses doigts.
- Ce devait être un Feudeymon ! gémit Hermione, les yeux fixés sur les morceaux du diadème.
- Pardon ?
- Le Feudeymon - le feu ensorcelé -, c'est l'une des substances qui détruisent les Horcruxes mais jamais, jamais je n'aurais osé m'en servir, c'est tellement dangereux. Comment Crabbe savait-il... ?
- Ce sont les Carrow qui ont dû lui apprendre, déclara Harry d'un air sinistre.
- Dommage qu'il ne les ait pas écoutés quand ils ont expliqué comment l'arrêter, dit Ron.
Tout comme Hermione, il avait les cheveux roussis et le visage noir de suie.
- S'il n'avait pas essayé de nous tuer, je regretterais vraiment sa mort.
- Mais tu ne te rends pas compte ? murmura Hermione. Cela signifie que si nous parvenions à amener le serpent...
Elle s'interrompit lorsque des cris, des hurlements et les bruits caractéristiques de combats singuliers emplirent soudain le couloir. Harry jeta un coup d'oeil et crut que son coeur allait cesser de battre : des Mangemorts avaient pénétré dans Poudlard. Fred et Percy venaient d'apparaître, reculant vers eux, tous deux aux prises avec des hommes masqués et encapuchonnés.
Harry, Ron et Hermione se précipitèrent à leur rescousse. Des jets de lumière jaillirent dans toutes les directions et l'homme qui affrontait Percy se hâta de battre en retraite. Son capuchon glissa alors de sa tête et ils virent un front bombé, des cheveux noirs parsemés d'argent...
- Bonjour, monsieur le ministre ! s'écria Percy.
Il lança un maléfice droit sur Thicknesse qui lâcha sa baguette et crispa les mains sur sa poitrine, visiblement très mal en point.
- Vous ai-je informé de ma démission ?
- Ma parole, Perce, c'est de l'humour ! s'exclama Fred tandis que le Mangemort qu'il combattait s'effondrait sous le choc de trois sortilèges de Stupéfixion simultanés.
Thicknesse était tombé par terre et de minuscules piquants jaillissaient sur toute la surface de son corps. Il semblait se transformer en une sorte d'oursin. Fred regarda Percy d'un air réjoui.
- Tu as vraiment fait de l'humour, Perce... Je crois que je ne t'avais plus entendu dire quelque chose de drôle depuis que tu...
L'atmosphère sembla alors exploser. Ils étaient tous regroupés, Harry, Ron, Hermione, Fred et Percy, les deux Mangemorts à leurs pieds, l'un stupéfixié, l'autre métamorphosé. Et ce fut en cet instant précis où le danger paraissait momentanément écarté que le monde éclata en morceaux. Harry se sentit catapulté dans les airs, se protégeant la tête de ses bras, et ne put que serrer le plus étroitement possible cette mince tige de bois qui constituait sa seule et unique arme. Il entendit les cris, les hurlements de ses compagnons, sans le moindre espoir de savoir ce qui leur était arrivé...
Autour de lui, tout n'était plus que douleur et pénombre. Il était à moitié ensevli sous les décombres du couloir qui avait subi une terrible attaque : un courant d'air froid lui indiqua que le flanc du château était éventré et la sensation de tiédeur poisseuse sur sa joue signifiait qu'il saignait abondamment. Il entendit alors un cri déchirant qui lui remua les entrailles, un cri qui exprimait une souffrance que ni le feu ni aucun maléfice ne pouvait provoquer. Il se leva, chancelant, plus terrifié qu'il ne l'avait été depuis le début de cette journée, plus terrifié peut-être qu'il ne l'avait jamais été dans sa vie...
Hermione se débattait parmi les gravats pour se remettre debout. Sur le sol, trois jeunes hommes aux cheveux roux étaient serrés les uns contre les autres, à l'endroit où l'explosion avait défoncé le mur. Harry saisit la main d'Hermione tandis qu'ils titubaient et trébuchaient sur les pierres et les débris de bois.
- Non... non... non ! hurla quelqu'un. Non ! Fred ! Non !
Percy secouait son frère, Ron agenouillé à côté d'eux, mais les yeux de Fred regardaient sans voir, le fantôme de son dernier rire toujours gravé sur son visage.