Ca marche. Celles du premier film arrivent.
Il y a quelques mois, j'avais écrit un petit texte sur mon ressenti pour Harry Potter. Je le partage avec vous.
"Que reste-il de Harry Potter ?"
Quand elle imaginait, sur un chemin de fer anglais, l’histoire d’un jeune sorcier à lunettes , J.K. Rowling était sans doute très loin de se douter du raz-de-marée qu’elle allait déclencher. Une énorme vague de succès, d’émotion… et de dollars ! A ce jour, Harry Potter représente la franchise la plus rentable du cinéma, devant des sagas mythiques comme Indiana Jones, le Seigneur des Anneaux ou même Star Wars. Des livres vendus par millions (parmi les meilleures ventes mondiales après… la Bible), des acteurs adulés, des personnages ancrés dans la mémoire et le cœur des fans.
2ans après la sortie en salles du dernier film, que reste-t-il d’Harry Potter ?
Certains spectateurs auront suivi plus ou moins assidûment, d’autres n’y verront qu’un énième moyen de faire des bénéfices (encore faut-il que ça marche) et n’y porteront que peu d’intérêt. D’autres, enfin, en sont pour longtemps imprégnés. Nous sommes de ceux-là. Car Harry Potter, c’est evidemment bien plus qu’une simple affaire de recettes et de marketing. C’est d’abord une plongée dans un univers surnaturel et pourtant profondément humain. Cette proximité entre la magie et le monde réel peut déjà susciter un premier intérêt. Cette histoire, nous la connaissons et la maitrisons, avec tous ses rebondissements, ses personnages d’une grande richesse, ses messages et son dénouement. Je ferai donc une approche différente, personnelle, centrée principalement sur les personnages qui m’ont le plus marqué, et le ressenti qu’ils m’ont laissé au fil des livres et des films. 10 personnages, 10 figures, 10 souvenirs parmi d’autres, les plus conséquents en ce qui me concerne.
Harry Potter
1991. Harry James Potter est une légende qui s’ignore. Il est l’élu, le "garçon qui a survécu". Tout le monde magique connait son nom quand il embarque pour la première fois à bord du Poudlard Express après 10 ans de brimades chez son oncle Vernon, sa tante Pétunia et son cousin Dudley, parfait bon à rien sauf pour ses parents moldus. C’est d’abord l’émerveillement quand il arrive au château de Poudlard en compagnie de ceux qui deviendront ses amis de toujours : Ron Weasley et Hermione Granger. Mais ce sera ensuite les dangers, les épreuves, les douleurs, les deuils, les injustices, les combats et parfois les trahisons. Tout ce que Harry n’aurait jamais pensé endurer en quittant chaque année et pour 10 mois les Dursley.
Le petit garçon qui dormait dans le placard sous l’escalier parait bien loin. Instinctif, parfois entêté, il donne l’impression de subir sa vie de bout en bout. Sa loyauté envers ses proches peut contraster avec son apparente ingratitude dans certaines situations. Lui-même se reproche ses colères au point de se demander si il ne ressemble pas à son pire ennemi. Un héros atypique, en somme, assez proche de nous, avec ses dons mais surtout ses faiblesses, humaines.
Ron Weasley
J’ai d’abord vu un camarade de jeu, destiné à être le complice dans les escapades nocturnes et le pendant comique du héros. Drôle, le personnage de Ron l’est. Mais c’est aussi un jeune sorcier membre d’une famille reconnue et l’ami du célèbre Harry Potter. Ce "Harry Potter dont on parle tout le temps". Et cette Hermione, alors ! "Complètement dingue !". Ron parait effacé et il le sait. JKR a pensé un moment qu’il ne survivrait pas aux côtés de ses amis, mais elle nous aurait privé de ce qu’on espérait de lui : son évolution. Elle fut tardive, brutale mais essentielle et vint à point nommé. Ron parait, depuis cette dispute sous une tente, plus serein, plus mature, plus patient et moins futile. C’est cette nuit-là qu’il a pris le bon chemin, surement encore plus qu’il ne le croit.
Hermione Granger
Si j’ai beaucoup d’affection pour le personnage de Ron (pour tout ce qui a été dit plus haut), que dire de celui-ci… C’est pour moi le seul qui évolue chaque année.
Difficile aussi de nier que ce petit minois anglais qui lui donne vie à l’écran y fait beaucoup depuis que je l'ai découverte dans "Harry Potter à l’école des sorciers" et qu'elle m’a impressionné dans "Harry Potter et les reliques de la mort – Premiere partie". JKR redoutait particulièrement la façon dont Hermione serait présentée et interprétée. Parce qu’elle a laissé beaucoup d’elle en cette écolière. On sait aujourd’hui qu’elle la trouve parfaite.
Un qualificatif pourrait presque résumer Hermione : le talent. Première à répondre, meilleure de sa classe, scrupuleuse au plus haut point des règlements, elle agace d'abord en ayant réponse à tout et par son autorité débordante, voire dédaigneuse envers celui qui n’agit pas comme elle, du moins croit-on. Parce que finalement, c’est elle qui lachera du lest… tout en gardant ses qualités premières : le savoir, une loyauté inflexible envers ceux qu’elle aime et une grande capacité à faire face. Autant, sa relation avec Ron est tortueuse et faussée, autant celle qu’elle a avec Harry est sans faille. Profonde, instinctive, fraternelle. Complémentaire, aussi: quand Harry dérape, Hermione le recadre, et quand c’est elle qui flanche, c’est lui qui prend le relais. Un personnage fort, attachant, loin de la simple bimbo copine du héros.
Drago et Lucius Malefoy
Au début, Drago passe pour le rival "classique", stupide et méchant, et surtout méprisant. Je me souviens m’être demandé comment un garçon de 11 ans pouvait être mauvais à ce point. J’ai eu rapidement la réponse: Lucius. Arrogant et provocateur comme son fils qui n’avait que peu de chance de ne pas en hériter. Mais la peur, qui peut être salutaire et le dégoût d’eux-mêmes ont assez ébréché leurs convictions pour qu’on les trouve presque sympathiques. Du moins, on pense qu’on peut les plaindre. Une image de Drago me reste plus que d’autres: quand il est devant le miroir dans «Le prince de sang-mêlé».
Neville Londubat:
Une certaine affection pour lui parce que je lui ressemblais un peu en cours: des dons intrinsèques mais trop effacé pour les exploiter. Mais il a du courage, ce Neville, il lui en a fallu beaucoup pour supporter les mauvaises blagues de Malefoy et Compagnie. J’ai franchement apprécié qu’il prenne un rôle aussi important à la fin de la saga. Il lui manquait peut-être juste un peu d’adrénaline pour y arriver.
Bellatrix Lestrange:
Une ennemie parfaite, complètement hystérique et dénuée de remords. J’ai adoré la détester.
Rémus Lupin
Dans "Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban", il apparait comme un enseignant ideal. Patient, courtois et pédagogue. Mais son amitié avec James et Lily, sa condition de loup-garou et bien sur son destin tragique le rendent encore plus sympathique.
Severus Rogue
Ah celui-là… Dès les premiers instants, on sent qu’il dégage quelque chose de particulier. Il est toujours là, assez imposant pour ressentir continuellement sa présence, et pourtant assez discret pour qu’on ne sache rien de lui ou presque. Ambigu, froid, cet aspect mécanique quand il parle… Toujours entre tout et son contraire. Comment peut-il autant rabaisser Harry et Hermione et les protéger alors qu’il les déteste ouvertement ? Quels sont vraiment ses liens avec Dumbledore ? Que reproche-t-il tant à James Potter ? Il doit cacher quelque chose…
Luna Lovegood
Quel qualificatif lui donner ? Lunaire ? Planante ? Excentrique ? Singulière ? On a l’impression que rien ne la perturbe. Vraiment un curieux personnage, je ne me souviens pas en avoir vu de semblable.
Je ne peux pas terminer sans avoir une pensée pour les acteurs et les techniciens. Bien sur, les livres sont excellents, et J.K. Rowling mérite amplement son succès et sa renommée. Mais encore une fois, nous le savons. Nous savons qu’elle a créé un univers et des personnages indélébiles, ceux que nous aimons. Mais les gens qui ont fait les films et qui ont incarné ces personnages ont une certaine responsabilité pour ceux qui ont déjà lu les livres. Ayant pour ma part d’abord vu les films, ce que j’estime être une chance, je vais être clair : je les trouve tous bons. Bien sur, certains se détachent, pour l’importance du personnage qu’ils incarnent ou pour leurs carrières respectives.
Daniel Radcliffe, Emma Watson, Rupert Grint, Tom Felton, Evanna Lynch, Oliver et James Phelps, Bonnie Wright et d’autres jeunes acteurs ne seront, on l’espère, pas oubliés. Emma a acquis sa notoriété propre (et quel succès !) depuis quelques temps alors que Dan et Rupert sont moins sous les feux de la rampe.
D’autres acteurs, chevronnés, eux, comme Gary Oldman, Helena Bonham Carter, Ralph Fiennes, Maggie Smith, Richard Harris, Michael Gambon, David Thewlis et bien sur Alan Rickman (Soyons objectifs: il est parfait) ont fait honneur à cette superbe fresque. Mais çà aussi, nous le savions.